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Génétique laitière Evolution Quelle est l’image de la vache française ?

Les races laitières ont travaillé leur positionnement pour gagner en lisibilité auprès des éleveurs français et étrangers. Présentation lors de l’assemblée générale de l’union de coopératives d’insémination Evolution mercredi 27 mai.

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Les Holsteins canadiennes sont réputées pour leur morphologie, les américaines, allemandes et hollandaises sont connues pour leur haut niveau de production, les italiennes pour leur style laitier, les néo-zélandaises pour leurs aptitudes au pâturage… Mais qu’en est-il des vaches françaises ? Si chaque entreprise de sélection cultive son image de marque, la Prim’holstein française souffre d’un positionnement clair à l’international.

« La France exporte trois fois moins de génisses que son voisin d’outre-Rhin, constate Jean-Yves Dréau, directeur de la filière lait spécialisée chez Evolution. Pourtant sur les marchés internationaux, les génisses françaises sont souvent vendues plus cher que celles nées en Allemagne ou aux Pays-Bas qui présentent pourtant des pédigrées avec des niveaux de production plus élevés d’une tonne de lait ou plus. Pourquoi les étrangers achètent-ils plus cher ? Parce qu’une fois arrivées dans des pays où les ressources sont limitées, comme le Maghreb, l’Afrique du Sud ou les Pays de l’Est, les vaches d’origine française s’en sortent souvent mieux, sont plus robustes et plus productives… en un mot, plus efficientes. C’est-à-dire qu’elles valorisent mieux les ressources mises à leur disposition. »

Holstein High Efficiency : H2E

Jean-Yves Dréau,
directeur des filières lait d'Evolution (©Tnm)
Contrairement aux autres régions laitières de la planète, la France caractérise par des systèmes d’exploitation très diversifiés, allant du "tout herbe" à la stabulation intégrale en passant par la plaine et la montagne. Une diversité qui a façonné la génétique française. Evolution souhaite promouvoir cette image du "Made in France" en apposant le logo H2E, pour "Holstein High Efficiency" derrière le nom de chacun de ses taureaux. « Cultiver cette image d’efficience sera une manière de se développer, notamment dans les pays émergents où les conditions d’élevage et d’alimentation ne sont pas aussi optimales que chez les grands producteurs laitiers mondiaux. »

Après avoir réalisé des enquêtes auprès de leurs adhérents et regarder de près le type de taureaux choisi par les éleveurs, Evolution a identifié deux tendances de fond dans la stratégie des exploitations. D'un côté, il y a celles qui souhaitent produire plus avec moins, en augmentant le volume de lait pour diluer les coûts fixes ; et de l'autre, celles qui veulent produire mieux avec moins d’intrants, en augmentant le prix unitaire par la qualité du lait et en cherchant à réduire les coûts unitaires liés aux achats. Dès cet été, quatre gammes de taureaux holsteins adaptés aux objectifs de sélection des différentes typologies d’éleveurs verront le jour au catalogue d’Evolution :

L’alternative Pie Rouge

Evolution a souhaité décliner son positionnement pour l’ensemble de ces programmes de sélection. Les taureaux Pie Rouge porteront désormais le suffixe R2A pour "Rouge Alternative Alternance". « Le rameau Pie Rouge est orienté sur la fertilité, les taux et le lait, explique Jean-Yves Dréau. Nous avons choisi les mots "Alternative" et "Alternanc" car la moitié des doses que nous vendons servent au croisement sur Holstein, en alternance ou en croisement trois voies. Deux gammes seront proposées au catalogue :

Liberté – Fierté – Plaisir avec la Normande

Même les Normands (à l’indécision légendaire ;-) ont travaillé leur positionnement pour la race ! Après une étude prospective menée par l’OS autour du thème "la Normande en 2050", la race désire véhiculer des valeurs humaines avec trois mots pour devise : "Liberté – Fierté – Plaisir".

Albéric Valais et Jacques Legendre,
directeur et président de l'OS Normande (©Tnm)

Pour Albéric Valais, directeur de l’OS Normande, ces termes signifient « la liberté de ne pas opter pour un modèle "clef en main", de cultiver la différence, la mixité et d’être fier de contribuer à produire du lait et de la viande de qualité. Les éleveurs normands ont choisi de vivre sereinement, avec autant de revenus, et de prendre du temps pour eux et leur famille. Car les plus fragiles dans nos élevages, ce sont les hommes, ce ne sont pas les vaches qui craquent les premières. »

« La race cherche à vulgariser des références sur la Normande et surtout à la regarder dans sa globalité avec une indexation de rentabilité de carrière sur les produits lait et viande qui sont loin d’être négligeables. » D’ailleurs, la race normande dispose de sa propre case dans les cotations viande. « Un producteur de Normandes qui engraisse ses taurillons et les vend à 380 kg de carcasse, parvient à tirer un chiffre d’affaires de l’atelier viande proche de celui d’un éleveur allaitant, mais avec le lait en plus », affirme Albéric Valais.

Chez Evolution la gamme de taureaux normands se segmente en trois :

De gauche à droite : Vincent Rétif, président de Génoé, Thierry Simon, directeur d'Evolution, Jean-Pierre Mouroc, président d'Evolution et Jacques Coquelin, président d'Amélis. (©Terre-net Média)

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